Etude morpho-taxonomique (feuilles) de l'espèce juniperus phoenecin L.(1753) ,au sein de deux populations naturelles d'Algérie
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Date
2025
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Publisher
Faculté des Sciences
Abstract
Ce travail constitue une contribution préliminaire à la compréhension de la diversité
du complexe spécifique Juniperus phoenicea L. en Algérie. La variabilité phénotypique des
feuilles écailleuses a été examinée aux échelles intra- et inter-populations à travers l’analyse
de caractères morphologiques qualitatifs et quantitatifs.
L’échantillonnage réalisé montre que le genévrier rouge s’étend sur une large
amplitude écologique, allant des zones à climat aride jusqu’aux zones humides. Cela reflète
une forte capacité d’adaptation de l’espèce face aux contraintes environnementales.
Les analyses statistiques ont révélé des différences significatives entre les individus d’une
même population (variabilité intra-population, analysée par ANOVA) ainsi qu’entre les
populations (variabilité inter-population, test t de Student). Ces différences morphologiques
semblent fortement influencées par des facteurs environnementaux, notamment la
continentalité et l’aridité, en interaction avec les composantes géographiques telles que la
latitude, la longitude et l’altitude, comme l’a montré l’analyse factorielle.
Par ailleurs, des facteurs biotiques tels que l’hybridation par ornithochorie pourraient
également jouer un rôle dans cette variabilité, ce qui corrobore certaines hypothèses avancées
dans la littérature scientifique.
La comparaison morphologique avec les données disponibles suggère que les deux
populations algériennes étudiées (littorale et continentale) partagent des similitudes avec la
sous-espèce turbinata pour certains caractères, et avec phoenicea pour d’autres. Par
conséquent, la distinction intra- ou interspécifique de ces populations en tant que deux clades
séparés demeure une question ouverte nécessitant des investigations supplémentaires.
L’éventualité d’une influence hybridogène par dispersion ornithochore, déjà évoquée par
certains auteurs, renforce cette hypothèse.
Enfin, pour approfondir la caractérisation de cette espèce en Algérie, il serait pertinent
d’élargir l’étude à d’autres stations (notamment dans l’ouest et le sud du pays), en incluant
l’analyse d’autres organes végétatifs et reproducteurs (drupes, graines, pollen, etc.), ainsi que
des approches complémentaires telles que l’anatomie foliaire, les études physiologiques
(germination), biochimiques (propriétés médicinales), génétiques et cartographiques.